Tendez bien l'oreille

Laissez-vous guider par les oiseaux à la réserve Abraham Lake

J im Cameron décrit le lac Abraham comme un refuge paisible loin de toute civilisation, du moins jusqu’à ce que le silence du sentier qui traverse la propriété soit interrompu par l’un des nombreux résidents ailés de la propriété.

« Près du point de départ du sentier, le silence n’est interrompu que par le cri lointain d’un corbeau solitaire, l’appel d’un huard sur le lac ou un chœur d’oiseaux, précise Jim, qui contribue à l’entretien de la propriété. Un chœur continu de troglodytes des forêts accompagne souvent le visiteur tandis qu’il parcourt le sentier. Si vous avez de la chance de l’apercevoir, vous serez étonné qu’un si petit oiseau puisse être aussi bruyant. »

Le sentier débute près d’une forêt dense et se poursuit sous un couvert de vieilles épinettes rouges géantes. Cet exemple hors du commun de forêt est désormais extrêmement rare en Nouvelle-Écosse. Le sentier se poursuit après ces épinettes, qui peuvent atteindre 30 mètres de hauteur et être âgées de plus de 200 ans, et traverse des bosquets et des massifs de jeunes arbres.

« Après un kilomètre, vous apercevrez le lac, raconte Jim. Il est encadré par deux grands pins, qui sont encore debout malgré leur exposition au vent. L’eau du lac est claire, contrairement à celle de la plupart des lacs de la Nouvelle-Écosse qui sont fortement colorés par la tourbe. »

Plus loin, le long du sentier, les visiteurs sont accueillis par des pins matures, des épinettes, des bouleaux et des pruches. Par la suite, le sentier rejoint la rive du lac et une forêt pourvue d’une dense canopée. Dans le ciel, les appels des chouettes rayées se font entendre, suivis des cris d’autres oiseaux.

« Le chant des oiseaux retentit partout dans la forêt. Il est habituellement difficile de voir de quelles espèces il s’agit, car les oiseaux sont haut perchés dans la canopée, explique Jim. Il est plus facile de les identifier au son. »

D’autres espèces manifestent également leur présence le long du sentier.

« On peut voir des signes de la présence des lynx roux dans les sections dégagées du sentier, ce qui atteste également de la présence du lièvre d’Amérique », selon Jim.

Jim visite régulièrement le lac Abraham entre avril et décembre, afin de s’occuper de la propriété. Tôt dans la saison, il s’occupe des sentiers en retirant les arbres qui ont été renversés par le vent. L’été, il maintient les sentiers en parfait état en s’assurant que les ordures et les obstacles, tels que les arbres abattus, soient enlevés. Jim informe aussi les visiteurs sur les espèces d’oiseaux qui vivent dans les environs.

« En juin, je participe à une randonnée ornithologique sur la propriété. Elle est commanditée par la Friends of Taylor Head Park Society et la Nova Scotia Bird Society. Les participants viennent de partout dans la province, mais aussi parfois d’autres régions du Canada et des États-Unis. »

Le lac Abraham est un milieu naturel d’importance pour les oiseaux, car il est plutôt isolé et la présence humaine y est limitée. On peut y apercevoir des huards, des chevaliers grivelés, des grands harles et des parulines des ruisseaux nichant sur le lac ou sur sa rive, tandis que la forêt ouverte est privilégiée par les chouettes rayées et les autours des palombes.

« J’ai été très surpris d’apercevoir un colibri à gorge rubis le long du sentier, se rappelle Jim. Habituellement, on les retrouve dans les jardins et les sites fleuris, mais ils nichent souvent dans les aires plus éloignées. »

Lorsqu’il ne travaille pas sur la terre, Jim aime se détendre dans l’eau.

« Le lac est mon endroit préféré sur la propriété, dit-il. Il n’y a rien de mieux que de manger mon dîner sur l’une des petites îles ou de faire du canot. »

Jim Cameron espère que les gens développeront une meilleure compréhension du monde naturel en visitant des milieux comme celui du lac Abraham.

« J’aimerais que la population réalise le patrimoine que représentent nos forêts, la vie sauvage, nos lacs et nos rivières, dit-il. Pour moi, la nature est synonyme de vie. Nous devons entrer en contact avec elle pour la comprendre. Ce n’est qu’en comprenant le monde naturel que nous pouvons l’aimer et le protéger. »

Espèces à observer

– bouleau jaune
– buse à queue rousse
– castor
– épinette noire
– épinette rouge
– érable à sucre
– hêtre à grandes feuilles
– ours noir
– plongeon huard
– sapin baumier

Un site de recherche

Le personnel de CNC et des départements de l’Environnement et des Ressources naturelles de Nouvelle-Écosse, ainsi que des experts bénévoles, ont effectué un bioblitz dans l’une des plus anciennes forêts d’épinettes rouges de la Nouvelle-Écosse. Les recherches visaient principalement à documenter et décrire la variété des espèces et des écosystèmes présents de cette forêt ancienne.

Les données collectées ont été compilées dans un rapport d’inventaire, qui sert de référence pour comprendre l’écologie et la biologie du site. CNC a élaboré un plan de gestion qui tient compte des valeurs écologiques de la réserve et de toute activité ou facteur susceptible de menacer ces valeurs. Le plan de gestion décrit les stratégies et les priorités d’intendance qui guident et définissent les activités futures entreprises dans cette région.

Photos (de haut en bas) : Dan Hutt; Dan Hutt; Lorne; Dan Hutt; Dan Hutt.

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