Cachée dans le Québec rural, sur les rives du fleuve Saint-Laurent, se trouve un site foisonnant de nature sauvage et de trésors, dont un manoir patrimonial et des plantes rares.
« Pour vous y rendre, vous descendez une allée sinueuse bordée d’arbres, explique Patrice Laliberté, chargé de projet à Conservation de la nature Canada (CNC) pour la région du Québec. Lorsque vous apercevez la grange rouge et blanc, vous savez que vous êtes arrivé au Domaine Pointe-de-Saint-Vallier. »

Une histoire riche
Dans plusieurs aires naturelles du Canada, la principale menace pesant sur les espèces sauvages est la perte d’habitat. Les infrastructures humaines ont des effets négatifs sur plusieurs d’entre elles. Le vieux manoir du Domaine Pointe-de-Saint-Vallier semble toutefois s’harmoniser avec la nature environnante.
D’une superficie de plus de 370 mètres carrés, sur une propriété de 67 hectares (164 acres), la maison ne passe pas inaperçue. Avec sa riche histoire datant du 18e siècle, elle est aussi rattachée à la propriété que les peupliers géants, érables à sucre centenaires et chênes rouges qui l’entourent.
En 1999, Robert et Gabrielle Amos, désireux d’assurer la protection à long terme de la pointe de Saint-Vallier, firent don de leur propriété à deux organismes voués à la conservation du patrimoine historique et naturel, soit Héritage canadien du Québec et CNC.

Un carrefour migratoire
Bien que l’ameublement de la maison et le foyer d’origine, dans le style des années 1930, soient splendides, les oiseaux migrateurs traversant la région attirent tout autant les regards.
Le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier, situé au sein d’un des plus importants corridors de migration d’oiseaux en Amérique du Nord, sert de refuge à plusieurs espèces.
« Lorsque vous venez ici au printemps ou à l’automne, vous pouvez observer l’oie des neiges et d’autres oiseaux migrateurs par milliers, mentionne Patrice. C’est un spectacle extraordinaire! »

Une biodiversité remarquable
En marchant sur le sentier de 1 kilomètre de la propriété, les visiteurs peuvent observer trois habitats naturels distincts : le littoral, le boisé et les pâturages.
La zone littorale du domaine abrite une dizaine de plantes qui ne se retrouvent, au Québec, que dans l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent. Parmi celles-ci, 4 espèces sont désignées menacées, dont 2 sont endémiques à ce secteur du Saint-Laurent, c’est-à-dire qu’elles ne poussent nulle part ailleurs au monde. Ces espèces sont la cicutaire de Victorin et la gentiane de Victorin, nommées en l’honneur du frère Marie-Victorin (1886-1944), un botaniste de renom.
Le travail de Patrice est de faire avancer le travail derrière la mission de CNC, soit de conserver et de protéger la biodiversité de ce milieu naturel, un endroit qui, selon lui, mérite une visite.
« C’est un endroit magnifique, dit Patrice. Vous pouvez vous promener dans une forêt, puis voir des pâturages tout près. Si vous voulez passer un moment incroyable en nature, venez visiter le Domaine Pointe-de-Saint-Vallier. »
Photos (de haut en bas) : Claude Duchaîne; Claude Duchaîne; CNC; CNC; CNC; Brenda Van Sleeuwen; mellohrer CC BY-NC 4.0 (Creative Commons).