Patrimoine naturel

La pointe Saint-Pierre : 360 degrés de nature

L orsqu’on se trouve sur les rivages de la péninsule gaspésienne, on croirait que ce sont des vagues de sérénité qui viennent nous apaiser.

L’eau du golfe du Saint-Laurent s’y jette, doucement, sur le sable granuleux, tandis qu’une forêt dense d’épinettes blanches et de sapins baumiers se dresse à l’arrière-plan. Devant, les marécages et les vues magnifiques sur le golfe du Saint-Laurent abondent.

À la propriété de pointe Saint-Pierre de Conservation de la nature Canada (CNC), vous plongez dans une nature qui s’étale sur 360 degrés.

La pointe Saint-Pierre se situe à l’extrémité est de la péninsule gaspésienne, à mi-chemin entre les villes de Gaspé et de Percé. La propriété comprend des prés, des forêts et des falaises de 10 m de hauteur donnant sur le golfe.

« Dans sa partie nord, un décor champêtre borde le golfe du Saint-Laurent. Un sentier entretenu par CNC permet aux visiteurs d’explorer ce milieu naturel, explique Olivier Perrotte-Caron, coordonnateur de projet de CNC – Région du Québec. Au bout de la pointe Saint-Pierre se trouve la pointe Verte et sa forêt côtière intacte, une chose rare dans ce coin de la Gaspésie. » La pointe Verte, une aire densément boisée qui donne sur la mer, est le lieu de prédilection d’Olivier à la pointe Saint-Pierre.

« Je garde un excellent souvenir de ma première randonnée à la pointe Verte, se rappelle-t-il. J’avais marché dans la forêt, guidé par le son de la mer, pour atteindre la côte. Je me rappelle avoir été ébloui par la beauté de l’endroit. C’était une journée magnifique et la mer était calme. Quelques phoques se chauffaient au soleil sur les petites îles. Nous avons vu des centaines d’oiseaux aquatiques. L’incroyable rocher Percé était visible à l’horizon. »

L’écosystème unique de la pointe Saint-Pierre abrite de nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux. Au printemps et à l’automne, on y trouve de grands rassemblements de canards, dont le garrot d’Islande, qui dépend des zones côtières non perturbées et des cavités des arbres pour nicher.

« Située à mi-chemin entre les grandes colonies d’oiseaux de l’île Bonaventure et de la péninsule de Forillon, et à quelques battements d’ailes de la colonie de l’île Plate, la pointe Saint-Pierre est idéale pour observer plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques ou côtières, explique Olivier. Entre les eaux tumultueuses du golfe du Saint-Laurent et celles plus tranquilles de la baie de Gaspé et du barachois de Malbaie, se trouvent des habitats de qualité pour de nombreuses espèces. »

En visitant la pointe Saint-Pierre, Olivier a eu l’occasion d’observer certaines des espèces les plus majestueuses de cette aire.

« J’ai pu observer des garrots d’Islande et des arlequins plongeurs près de la côte. Vers la fin de l’été, on peut parfois apercevoir des rorquals communs, des rorquals à bosse, des petits rorquals et, plus rarement, des rorquals bleus. »

Il ne manque pas de merveilles naturelles à voir et à explorer en Gaspésie. En 2011, la revue National Geographic a d’ailleurs désigné la région comme l’une des meilleures destinations touristiques au monde.

Non seulement offre-t-elle de beaux points de vue et une faune abondante, mais elle est également importante sur le plan historique.

« Dès le début du 16e siècle, des pêcheurs basques originaires de la Bretagne et de la Normandie venaient pêcher au large de la péninsule gaspésienne, explique Olivier. La localisation de la pointe Saint-Pierre était idéale, vu sa proximité aux bancs de poissons et aux voies de navigation, et son anse qui pouvait servir de refuge. La présence de nombreuses entreprises de pêche expliquait pourquoi plus de 200 habitants vivaient à la pointe Saint-Pierre au milieu du 19e siècle. Cette période est l’un des points culminants de l’histoire sociale et économique de la péninsule gaspésienne. »

Aujourd’hui, les visiteurs profitent de cet endroit pour plonger dans ce que la nature a de plus beau à offrir. Olivier fait d’ailleurs partie de ces personnes qui, comme bien d’autres, considèrent la nature comme étant une source d’identité et de culture aussi riche que la biodiversité de la pointe Saint-Pierre.

« Le patrimoine naturel du Canada est un vaste trésor qui nous appartient à tous, dit-il. Il nous définit comme habitants de ce pays. C’est notre identité, notre ADN. À cet endroit, nous avons une chance unique de nous connecter à la nature. »

Espèces à observer

– bécasseau variable
– bécasseau violet
– cerf de Virginie
– courlis corlieu
– crécerelle d’Amérique
– eider à duvet
– faucon émerillon
– garrot d’Islande
– guillemot à miroir
– harelde kakawi
– harfang des neiges
– macreuse à bec jaune
– orignal
– paruline du Canada
– paruline masquée
– phoque gris
– pic chevelu
– pluvier semipalmé
– porc-épic d’Amérique

L’importance écologique de la pointe Saint-Pierre

Les habitats côtiers de la péninsule gaspésienne couvrent une superficie de 1 065 kilomètres carrés. Considérée comme un haut lieu de la biodiversité au Québec, cette aire naturelle forme une plaine côtière parsemée de milieux humides le long de la péninsule. À l’intérieur des terres, le terrain devient montagneux et la plaine cède la place à la forêt boréale mixte. CNC travaille à la conservation de terres dans cette région depuis la fin des années 1990. À ce jour, ces efforts ont permis de protéger près de 500 hectares (1 235 acres) d’habitats sur 26 propriétés.

Photos (de haut en bas) : Mike Dembeck; Mike Dembeck; Chris Moncrieff; Mike Dembeck; Mike Dembeck.

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